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NOTIONS ESSENTIELLES: Définitions et concepts clés
Possession numérique
Parmi les possibilités centrales offertes par les métavers, on retrouve celle de disposer d’actifs numériques et de procéder à des échanges marchands.
Les utilisateurs peuvent interagir entre eux dans ces univers, mais aussi avec des produits. En plus de pouvoir étudier, travailler, assister à des réunions ou des salons professionnels, par exemple, ils peuvent acheter et vendre des biens ou des services.
Dans le milieu culturel, là où les possibilités sont parfois limitées (par la capacité d’une salle de spectacle, par exemple), le métavers pourrait réinventer la participation à certains événements, en allant jusqu’à les rendre accessibles dans le monde entier!
Le métavers comporte donc, notamment, des lieux d’échanges marchands où il est possible de consommer.
La valeur des produits virtuels peut prendre la forme de NFTs (il en sera davantage question dans les définitions).
Les transactions peuvent se faire de façon traditionnelle mais également en cryptomonnaies.
Dans le secteur culturel en particulier, le métavers peut permettre, par exemple :
de visiter des musées;
de visiter des boutiques d’art;
d’assister à des concerts;
de se produire sur une scène virtuelle avec un avatar ou en réel grâce à un hologramme.
d’interagir avec d’autres avatars ou avec des produits.
Voici une citation éloquente au sujet du Web 3.0 et de comment tout ce qui est en train de se transformer peut avoir un impact en culture.
De la possession à la collection
Un objet de collection est tout objet considéré comme ayant une valeur ou un intérêt pour un collectionneur.
À l’ère numérique, il est devenu impossible de posséder et de collectionner, car les disques, les films, les magazines, les photographies d’art ne sont plus des objets physiques à conserver.
Le développement du web 3.0 apporte un changement fondamental: la possession numérique et l’acte de collection sont redevenus possibles.
C’est une évolution importante, notamment pour les industries créatives.
Exemples de métavers
Voici quelques exemples de métavers qui sont à explorer pour assimiler le concept de façon plus concrète.
Ouverte en février 2020, cette plate-forme de réalité virtuelle 3D décentralisée est considérée comme à l’avant-garde du métavers. Elle se compose d’environ 23 km2 divisés en parcelles de terrain, qui peuvent être achetés en utilisant une cryptomonnaie qui repose sur la chaîne de blocs Ethereum.
Pour explorer cet univers ou en apprendre davantage à ce sujet:
Decentraland.
Horizon Worlds (anciennement Facebook Horizon) a été lancé aux États-Unis et au Canada en 2021. Ce métavers peut être exploré avec un casque de réalité virtuelle Oculus Rift S ou Oculus Quest 2. C’est une plateforme interactive dont l’objectif central est de créer des mondes comportant des bâtiments, des œuvres ou des jeux pour les partager aux autres utilisateurs. Ceux-ci peuvent aussi rejoindre des événements.
Pour explorer cet univers ou en apprendre davantage à ce sujet:
Horizon World.
Il s’agit d’une plateforme du métavers qui autorise les joueurs à construire, posséder et monétiser leurs contenus de jeu en utilisant elle aussi une cryptomonnaie qui repose sur la chaîne de blocs Ethereum.
Pour explorer cet univers ou en apprendre davantage à ce sujet:
The sandbox.
Développé par le studio vietnamien Sky Mavis, Axie Infinity est un jeu vidéo de combat avec une dimension de commerce permettant aux joueurs de collecter, d’élever, de combattre et d’échanger des créatures appelées Axies (inspiré des jeux vidéos japonais comme les Pokemons). Son économie en jeu utilise des cryptomonnaies reposant sur la plateforme Ethereum. On y utilise des NFTs pour représenter certains personnages, lieux et autres biens.
Pour explorer cet univers ou en apprendre davantage à ce sujet:
Axie Infinity.
Étant susceptibles d’apporter des changements bien réels dans nos vies, le métavers et la réalité virtuelle ont dorénavant transcendé le domaine de la science-fiction. Par ailleurs, plusieurs films de science-fiction ont déjà exploré le concept et peuvent nous aider à le saisir.
Parmi ceux-là, mentionnons Ready Player One de Steven Spielberg, paru en 2018. Dans ce film, les humains, qui sont aux prises dans un monde futur chaotique, accèdent et évoluent dans un univers virtuel mondial appelé l’Oasis, par l'intermédiaire de casques de réalité virtuelle.
D’autres films étaient déjà précurseurs pour imaginer le futur et l’émergence du métavers, comme la série de films La Matrice, dont le premier est sorti en 1999.
L’acronyme NFT provient de l’anglais Non-Fungible Token. On l’appelle aussi jeton non fongible. Constituant une forme de cryptomonnaie, les jetons non fongibles sont particulièrement utilisés dans le monde de l’art. Plus précisément, les NFTs constituent des certificats d’authentification numérique. Ils permettent notamment aux propriétaires d’une œuvre d’en prouver la propriété, l’authenticité. Les NFTs sont intimement liés et intégrés à la chaîne de blocs.
La fongibilité d’un bien réfère à sa capacité à être remplacée par d’autres objets de même nature. Par exemple, un billet de 20$ peut être échangé contre un autre billet de 20$.
À l’opposé, un bien non fongible est unique. Un NFT ne peut être substitué par n’importe quel autre NFT. Par exemple, on ne peut échanger l’aquarelle qu’on a peinte en échange d’un Picasso sous prétexte que ce sont deux peintures.
La cryptomonnaie est un actif numérique, émis de pair à pair, sans banque ou entité centrale, par le biais d’un réseau informatique décentralisé. Elle repose sur une chaîne de blocs, c’est-à-dire un régistre (comparé à un grand livre de comptes), qui répertorie toutes les transactions numériques du réseau.
Une chaîne de blocs est une base de données décentralisée qui constitue le mode de stockage et de transmission des données liées aux transactions non fongibles, sous forme de blocs liés les uns aux autres et protégés contre toute modification. Toutes les actions posées depuis l’origine du réseau, comme le transfert d’une cryptomonnaie d’une personne à une autre, y sont répertoriées et groupées dans des blocs. Toutes ces données sont mises à jour en continu et peuvent être consultées par tous.
Un actif numérique, ou un crypto-actif, est un bien immatériel constitué de données numériques dont la propriété ou le droit d’usage appartient à une personne physique ou morale. Un actif numérique s’appuie sur un système de chiffrement et peut ainsi être transféré, stocké, ou échangé électroniquement.
Un contrat intelligent (smart contract) est un programme informatique qui permet de délivrer des certificats d’authenticité sur la chaîne de blocs, par le biais de NFTs. Ethereum est la chaîne de blocs la plus connue pour l’emploi de contrats intelligents, puisqu’elle a été spécifiquement créée pour leur exécution.
Un avatar est un personnage qu’un utilisateur choisit ou crée pour le représenter graphiquement, dans un jeu ou un univers virtuel.
On appelle mineur tout humain ou machine qui permet, par programmation, l’enregistrement de chacune des transactions d’actifs numériques dans un bloc, sur une chaîne de blocs.
Un hologramme représente une image en trois dimensions apparaissant comme suspendue en l’air. Un hologramme contient une information tridimensionnelle.
La réalité virtuelle, ou simulée par ordinateur, est une technologie informatique qui permet de créer un environnement au sein duquel l’utilisateur peut se plonger, interagir et vivre artificiellement une expérience sensorielle, qui peut inclure la vue, le toucher, l’ouïe et l’odorat.
La réalité augmentée est à ne pas confondre avec la réalité virtuelle. Alors que la réalité virtuelle constitue un environnement imaginaire donnant l’impression d’être réel, la réalité augmentée, pour sa part, est une technologie consistant à superposer en temps réel des images de synthèse ou des objets 3D virtuels à des images issues du monde réel, à partir d'un dispositif de visualisation.
Chaîne de blocs
Une chaîne de bloc est une base de données partagée dans un réseau réparti sur un réseau d’ordinateurs différents. Elle offre un système de paiement électronique de pair à pair (sans intermédiaire). Lorsqu’une transaction d’actif numérique est initiée sur la chaîne, des mineurs anonymes, payés en cryptomonnaie, doivent la valider afin qu’elle puisse être inscrite sous la forme d’un bloc. Ce procédé sécurise le réseau.
La chaîne contient l’historique de toutes les transactions effectuées entre les utilisateurs, elle est donc transparente et ouverte. Elle forme un ensemble unique dans lequel les transactions sont «enchaînées» les unes aux autres. On peut l’imaginer comme un immense fichier Excel qui comprend l’historique des transactions des cryptomonnaies et autres crypto-actifs, comme les NFTs. Les ordinateurs du réseau en ont tous un exemplaire et communiquent entre eux. Sa conformité est vérifiée en continu par le réseau.
Les chaînes de blocs sont donc des alternatives aux systèmes traditionnels dans de nombreux domaines : monnaies, propriétés, système de décisions (votes), stockage, traçabilité, etc. Il existe plusieurs chaînes de blocs, mais celle qui offre actuellement le plus grand nombre de possibilités d’affaires est Ethereum.
Histoire
La cryptomonnaie est apparue vers la fin des années 80. L’idée était de créer une monnaie qui pouvait être utilisée de manière anonyme et qui fonctionnait sans les entités centralisées, c’est-à-dire les banques. Par ailleurs, c’est seulement en 2008 qu’est apparue la première cryptomonnaie: le bitcoin.
Le bitcoin est le produit d’un inventeur anonyme dont le pseudonyme est Satoshi Nakamoto, en 2008. Son marché a commencé à prendre forme autour de 2010. À ce moment, il s’agissait déjà d’un système de paiement de pair à pair, dont les transactions s’effectuaient sans passer par une institution financière.
Le bitcoin repose sur la technologie de la chaîne de blocs, héritée de la cryptographie, car aucune forme de cryptomonnaie ne pourrait exister sans cette technologie.
En 2013, Vitalik Buterin crée l’éther, une monnaie électronique concurrente au bitcoin.Ethereum est le nom de la plateforme qui propulse cette cryptomonnaie. Celle-ci est fondée sur des algorithmes encore plus sophistiqués que le bitcoin.
Une fonctionnalité essentielle la distingue du bitcoin: elle exécute des contrats intelligents et elle délivre des certificats d’authenticité sur la chaîne de blocs, par le biais de jetons non fongibles.
Certificat intelligent (smart contract)
Les contrats intelligents sont à la base des NFTs. Un contrat intelligent s’exécute automatiquement lorsque les termes du contrat sont remplis, les termes de ce contrat se programmant dans le code.
Un certificat d’authentification accompagne souvent les œuvres matérielles. Le certificat d’authentification numérique obtenu par contrat intelligent en est l’équivalent, car il en constitue la preuve de possession. Par ailleurs, posséder le NFT d’une œuvre ne signifie pas posséder l’œuvre physique.
Payer pour obtenir un certificat d’authentification, même s’il est possible de télécharger l’œuvre, est d’abord un investissement. De plus, celui-ci permet de soutenir l’artiste. Il peut aussi être intéressant de collectionner des œuvres. Certains collectionnent en fait les NFTs comme on collectionne les cartes de jeu (de hockey, par exemple).
Différents types de NFTs existent pour les œuvres. La plupart des NFTs offrent simplement un certificat d’authenticité (droit de possession seulement), mais certains confèrent aussi les droits intellectuels complets sur l’œuvre achetée.
NFT ou jeton non fongible
Différents facteurs entrent en jeu pour déterminer le prix que touchera un artiste pour une œuvre. Quels sont-ils, de façon générale?
C’est généralement l’offre et la demande qui déterminent la valeur de vente. Les œuvres numériques sont parfois vendues sous forme d’enchères. Les collectionneurs, les spéculateurs et autres types d’acheteurs étant en compétition pour acheter les œuvres, on peut penser que les NFTs sont susceptibles d’augmenter la rémunération des artistes.
Certaines œuvres ont attiré l’attention d’investisseurs fortunés et de sociétés de vente aux enchères réputées. L’œuvre entièrement numérique Everydays: the first 5000 Days, de Beeple, est à l’origine du NFT le plus cher de l’histoire, soit 69 millions de dollars américains, par le biais de la maison de vente aux enchères Christie’s.
L’engouement que suscite une œuvre est évidemment susceptible d’en faire augmenter la valeur. Lorsqu’une œuvre est mise en vente, c’est l’artiste qui propose le prix. Il a le choix de vendre aux enchères ou non.
À titre d’anecdote à ce sujet, en 2021, le mème Internet Nyan Cat fêtait ses 10 ans. Pour souligner cet anniversaire, son créateur a mis en vente une version remasterisée de l’animation sous forme de NFT. Un acheteur a payé 600 000$ pour se la procurer
Actifs numériques
Le Web 3.0 transforme sans contredit les modèles économiques existants. Et ce, particulièrement parce qu’il implique que l’on ne passe plus par une institution financière ou une galerie d’art pour faire des transactions, qui se font donc sans intermédiaire.
Un portefeuille de cryptomonnaie sert à interagir sur les chaînes de blocs. MetaMask est un portefeuille cryptomonnaie conçu et utilisé pour interagir avec ces chaînes.
Il permet aux utilisateurs d’accéder à leur portefeuille par une extension de navigateur ou une application mobile, qui peut ensuite être utilisée pour interagir avec des applications décentralisées.
Les différentes formes de cryptomonnaies sont déployées et utilisables dans les chaînes de blocs. Chacune d’entre elles a sa propre technologie. Le bitcoin est la référence en matière de cryptomonnaie.
L’ether, que l’on nomme souvent ETH, est la deuxième cryptomonnaie la plus importante par sa plateforme Ethereum. La fonctionnalité qui la distingue de la chaîne de blocs du bitcoin est le contrat intelligent qui permet de délivrer des certificats d’authenticité, par le biais de NFTs.
Certaines plateformes n’acceptent qu’un type de cryptomonnaie, qu’il s’agisse du bitcoin ou de l’ether, tandis que d’autres en acceptent plusieurs.
